La famille, ce ciment inébranlable

« Suite à l’annonce de la fermeture, nous étions anéantis, redoutant la faillite. Il faut savoir que notre établissement est divisé en deux parties : d’une part, un espace de crème glacée artisanale et de donuts, et d’autre part, un espace salé-sucré avec un service à table. Après quelques semaines, nous avons rouvert l’espace glacier, sous certaines conditions sanitaires, et avons décidé de proposer des donuts à emporter.

Et durant le confinement, nous avons redécouvert, avec étonnement je le reconnais, le bonheur d’être en famille, de passer du temps ensemble, ce que le métier ne nous permettait pas. Certes, l’angoisse revenait vite mais ce fut une période avec, bizarrement, aussi ses bons moments. »

« C’est uniquement grâce à l’aide apportée par mes créanciers que j’ai pu relativiser les choses. Et le soutien de ma banque a été déterminant. Je croyais qu’il y aurait trop de démarches et de documents à remplir.

« Notre grand-mère Marthe a ouvert un petit magasin de crème glacée en 1948. Mon frère David, mon épouse Maryline et moi-même avons repris et développé l’affaire à partir de 1994. Nous sommes artisans villageois et fier de l’être. Je me fais une joie de retrouver notre équipe mais des questions demeurent : comment fournir un service de qualité et de proximité amicale avec une distanciation sociale, des masques ou des plexiglas ? Si on doit en passer par là, on s’y fera. Notre fils nous rejoindra un jour, il termine sa formation en Horeca.

La solidarité de nos clients nous a mis du baume au cœur, ils viennent commander plus et multiplient les messages de soutien. Vivement la saison estivale pour partager les sourires et la joie. »

« Le confinement nous a permis de redécouvrir le bonheur de passer du temps en famille, d’être entourés et solidaires. Le temps de prendre un bon repas ensemble, de partager, de trouver des solutions aussi.

De quoi nous pousser à nous interroger sur notre emploi du temps et d’en finir avec les plus de 60 h de travail par semaine ! J’approche de la cinquantaine, je dois vraiment réaménager mes horaires, revoir mes priorités. J’espère ne pas oublier mes bonnes résolutions une fois que j’aurai à nouveau le nez dans le guidon !

Après 27 ans de métier, je pensais être aguerri. Mais je comprends qu’il suffit d’un petit couac pour que tout bascule. Il faut donc réagir, trouver des opportunités, se réinventer. Une sacrée leçon. »